4 liens pour la semaine (2015-06)

Pfiou, ça remonte à loin la dernière fois, quasiment 1 an!

  1. Excellent article de Zach Holman (@Holman), qui partage une vision intéressante sur sa productivité
  2. Paul Graham (@PaulG) sur comment être un expert dans un monde qui change
  3. Mon référent Lean, Bill Waddell, (@mfgwaddell) sur le coût des choix du management. Un sujet qui me parle
  4. Un article en français! Par Yves Caseau (@ycaseau), sur les 6 principes émergents pour l’entreprise 3.0. Bien dans le thème tout ça!

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Revue : Peopleware (3rd Edition) par Tom DeMarco et Timothy Lister

Couverture Peopleware 3rd editionPeopleware, Productive Projects and Teams (3rd Edition) – (Amazon.fr) par Tom DeMarco (Wikipedia) et Timothy Lister (Wikipedia)

Je continue dans la série des revues pour vous parler d’une référence dans le domaine du management d’équipe et de projet : il s’agit bien entendu de Peopleware. Ecrits par 2 consultants légendaires en gestion de projets et organisation d’équipes, c’est un condensé de ce qu’il faut faire pour motiver sa troupe et réussir ses projets informatiques.

Je vais faire court : si vous êtes ou voulez devenir manager IT, quel que soit le domaine, c’est un incontournable. Dedans une grosse dose de bon sens délivrée en courts chapitres de quelques pages, un vrai plaisir à lire. Ça parle RH, vie de bureaux, relations interpersonnelles, construction d’équipe, mise en place d’organisations inscrites dans des cercles vertueux…

Morceaux choisis :

  • Il faut arrêter de croire que nos métiers sont centrés autour des technologies. Les chercheurs qui font les découvertes fondamentales de nos domaines sont ceux qui travaillent effectivement sur les technologies. Nous, nous ne sommes que les utilisateurs des technologies qu’eux développent. Et à ce titre nos métiers sont donc plus centrés autour des relations humaines qu’autre chose. (p5 )
  • Les statistiques sur la lecture sont particulièrement décourageantes. Le développeur moyen ne possède aucun livre sur son domaine d’expertise, et n’en a même jamais lu un. (p11, Vous en êtes où du DWH Toolkit? ;))
  • La qualité, bien au-delà d’un simple prérequis de l’utilisateur, est une mesure de haute productivité. (p21, cf le Lean)
  • La fonction d’un manager n’est pas de faire que les gens travaillent, mais de faire qu’il soit possible qu’ils travaillent. (p34, on ne doit pas motiver, mais plutôt limiter la démotivation…)
  • Loi de Gilb : tout ce qui doit être quantifié peut être mesuré d’une manière qui est meilleure que de ne pas le mesurer du tout. (p58, on parle qualité, satisfaction… à prendre en compte dans les ROI et décisions stratégiques en plus du numéraire)
  • Par exemple : le « E-Factor » = Nb heure de travail ininterrompu / Nb heure de présence physique. (p64, à utiliser pour vérifier qu’un environnement n’est pas trop toxique au travail)
  • L’effet pervers d’un taux de turnover élevé (cycle des démissions/recrutements) et qu’il s’auto-entretient. Les collaborateurs partent vite donc il n’y a pas d’intérêt pour l’entreprise à investir sur eux. Mais s’il n’y a pas d’investissement, les collaborateurs démissionnent rapidement. (p120)
  • Le but de la constitution d’une équipe n’est pas d’atteindre un objectif, mais de définir et travailler vers un objectif commun. (p136)
  • La short-liste des techniques pour détruire une équipe : management défensif, bureaucratie, séparation physique, fragmentation du temps de travail sur des projets multiples, réduction de la qualité du produit, fausses deadlines, micro-management. (p144, avec du détail sur chacun des points)
  • La liste étendue des techniques pour détruire une équipe : primes annuelles sur objectifs, management par objectif, récompenses individuelles, et plus globalement tout ce qui tourne autour de la mesure et la gratification des performances. (p157, toujours avec le détail sur place)
  • A l’inverse, la liste des activités qui contribuent à l’équipe: faire de la qualité un culte, permettre à tous de comprendre le pourquoi de chaque décision, construire un sens de l’élitisme, encourager l’hétérogénéité, préserver et protéger les équipes qui gagnent, apporter une vision stratégique mais laisser le champ libre au niveau tactique (p168, toujours avec le détail sur place)
  • Les bonnes méthodes pour atteindre une convergence sur les pratiques sont : les formations, les outils d’automatisation, les revues par ses pairs. (p180)
  • Le péché ultime du management c’est de faire perdre son temps à quelqu’un. (p193)
  • Le changement ne peut se produire que si les collaborateurs se sentent en sécurité. (p208)
  • Une organisation peut apprendre de 2 façons : elle instille des nouvelles compétences et approches à ses membres, ou elle se redessine pour opérer d’une manière différente. (p212)
  • Dans tous les cas, la maturation d’une organisation est limitée par sa capacité à conserver ses membres. (p212)

Je recommande chaudement !

Peopleware, Productive Projects and Teams (3rd Edition) – (Amazon.fr)

Revue : Le Management Lean par Michael Ballé et Godefroy Beauvallet

J’ai profité de la pause entre mes 2 jobs pour diminuer un peu la pile des bouquins à lire qui me narguent à côté de mon bureau. Voici une rapide revue d’un des livres qui y est passé, les autres ici.

Couverture Management LeanLe Management Lean (Amazon.fr) par Michael Ballé (blog|linkedin) et Godefroy Beauvallet (twitter|linkedin).

Enfin un ouvrage français ! Les auteurs sont d’ailleurs deux pointures du Lean en France, ils ont largement contribué à sa diffusion dans l’hexagone, vous n’avez qu’à suivre les liens au-dessus pour vous en rendre compte.

A mon sens ce livre est une parfaite introduction au Lean. Il est abordable, clair, il insiste sur les valeurs et il rattrape bien les dérapages d’interprétation qui ont pu donner une mauvaise image injustifiée à cette nouvelle méthode de management.

Morceaux choisis :

  • Une bonne définition du kaizen : « l’amélioration continue par petits pas, menée par les employés eux-mêmes en rendant leurs tâches plus simples ou plus faciles à effectuer ». (p7)
  • Un joli schéma page 12 sur la différence entre la stratégie souhaitée, celle formulée et celle mise en œuvre.
  • C’est sur le terrain qu’on peut effectivement résoudre les problèmes : « le gemba est l’endroit où les problèmes effectifs des personnes réelles sont visibles et peuvent conduire à des idées d’amélioration ». (p13, chapitre 1)
  • « Discuter pour mettre les gens d’accord sur les termes d’un problème est une pratique du gemba. (…) Pour le manageur, la tentation est d’imposer aux autres sa façon de voir ». (p20) On sait bien qu’imposer ça ne fonctionne plus vraiment avec nos générations 😉
  • « Le manageur de proximité est responsable de la formation individuelle de chaque employé. » (p23)
  • Le point de départ de la démarche Lean c’est de définir la valeur que la société apporte au client à travers ses produits et services. Il faut pratiquer le gemba pour comprendre comment le produit lui apporte cette satisfaction. (p42)
  • « Il n’est pas question de former en masse. La formation est le socle nécessaire au développement des personnes et se fait au poste et une personne à la fois ». (p48) Comme pour tous les autres sujets, on pratique continuellement et par petits pas, c’est donc une formation de quelques minutes tous les jours en poste plutôt qu’une session de 3 jours dans un organisme de formation une fois par an.
  • Dans le chapitre 4, les notions élémentaires de l’élimination du gaspillage et de la réduction du lead-time. La remise à plat de l’équation de la marge du prix et du coût.
  • Les grands principes du système Lean : la sécurité des employés et la satisfaction des clients, le juste à temps, l’auto-qualité, la standardisation et le kaizen.
  • « Dans une société lean (…) l’essentiel de l’action des manageurs porte sur la mise en place et mise en œuvre du système d’apprentissage. » (p178)
  • « Dans un management lean, la recherche de performance s’appuie sur une technique spécifique qui tient plus du coaching sportif que du leadership traditionnel » (p187), tient on retrouve un concept vu avec Andrew Grove !
  • « Managez comme si vous n’aviez pas d’autorité. » (p194)
  • « La motivation provient de la réussite, pas le contraire. Les employés doivent avoir la possibilité de réussir, plutôt que le devoir » (p205). C’est bien le contraire du management par les objectifs !

Je dois vous avouer que ma grande réflexion du moment c’est comment intégrer toutes ces notions dans l’organisation de mon pôle 😉

Vous l’avez compris je le recommande chaudement, c’est un bouquin bien écrit, qui présente très bien une philosophie qui apportera des réponses à tous ceux qui s’interrogent sur leur place dans leur organisation et à savoir si on ne peut pas faire mieux que tout le gâchis actuel.

Le Management Lean (Amazon.fr) par Michael Ballé (blog|linkedin) et Godefroy Beauvallet (twitter|linkedin).

Revue : High Output Management par Andrew Grove

J’ai profité de la pause entre mes 2 jobs pour diminuer un peu la pile des bouquins à lire qui me narguent à côté de mon bureau. Voici une rapide revue d’un des livres qui y est passé, les autres ici.Couverture High Output Management

High Output Management (Amazon.fr) par Andrew Grove (about).

L’auteur, Andrew Grove, est le co-fondateur d’Intel en 1968, dont il devient président en 1979, PDG en 1987 et président du conseil d’administration de 1997 à 2004. Il a participé à la transformation de cette société d’une époque où elle vendait des composants électroniques à bas prix, quand l’email n’existait même pas encore, à la firme incontournable que l’on connaît aujourd’hui. Autant dire qu’il a 2 ou 3 trucs à nous apprendre…

Son livre véhicule 2 idées fondamentales : le rôle incontournable de la formation dans le management et le management par les objectifs. Si la première est plus que jamais d’actualité, la seconde commence enfin à passer de mode…

Oui je suis polémique si je veux ! Parce que ce monsieur et son livre regorgent d’excellents conseils sur comment coacher une équipe, mener les entretiens, former les collaborateurs et leur permettre de se réaliser. Pour cela il est incontournable. Mais l’idée de fond selon laquelle on manage des gens principalement à base d’objectifs est à mon sens largement dépassée.

Car si sur le papier l’idée est belle : on s’entend avec un collaborateur sur un objectif à réaliser défini par des indicateurs quantitatifs, on lui laisse le champ libre et on mesure régulièrement ces indicateurs pour valider son avancement, dans la réalité c’est une utopie. En effet dès qu’on pose un indicateur, très rapidement le jeu devient la course à l’optimisation de sa valeur, sans plus vraiment se soucier de l’objectif sous-jacent. Et ça c’est mon expérience directe en tant que consultant décisionnel, parce que n’oublions pas que justement c’est mon job de designer les systèmes qui calculent ces indicateurs.

Ne croyez pas que je dise que ces indicateurs sont inutiles, ce serait le comble, mais ils sont difficiles à choisir, et leur valeur intrinsèque ne doit pas être une fin en elle-même, sinon vous êtes garantis de pervertir le système.

L’alternative est plutôt simple et elle nous vient du lean, on en reparle plus tard à travers mes autres lectures.

Par contre son focus sur la formation, c’est juste excellent.

Morceaux choisis :

  • La valeur produite par un manageur est celle produite par son équipe plus celle de sa zone d’influence dans l’organisation. La question pour lui est donc bien de savoir comment optimiser le travail de ces équipes. (intro et p40)
  • Une bonne manière de contrecarrer l’effet néfaste de la poursuite aveugle d’indicateurs, c’est de les associer 2 par 2, un qui mesure l’effet voulu et un l’effet de bord indésirable. (p17) Il est donc bien conscient que suivre aveuglement la valeur numérique d’un indicateur n’est pas bon, mais à mon sens c’est un peu optimiste de croire qu’on est capable d’identifier en amont tous les effets pervers, même ceux à long terme, pour les quantifier et les surveiller.
  • Comme pour pas mal de cadre, le travail d’un manageur n’est jamais vraiment terminé, il y a toujours des choses à faire. L’important est donc bien de prioriser celles qui apporteront le plus de valeur, c’est-à-dire celles qui optimiseront au mieux le travail de ses équipes. (p47)
  • Ecrire des comptes rendu (de réunion, d’opération, de mission) est vital à l’entreprise. Les lire beaucoup moins. La vraie valeur vient de l’effort d’analyse et de synthèse réalisé à son écriture. (p49)
  • Il parle déjà du gemba sans le savoir, la pratique lean pour les managers d’aller sur le terrain prendre le temps de sentir l’activité pour détecter les possibilités d’amélioration. (p50) On en reparle plus tard.
  • La ressource la plus importante qu’un manageur peut allouer est son propre temps. Il doit le faire sur des activités qui maximisent le retour sur investissement : la formation par ses propres soins de ses subordonnés. (p53 et 223)
  • La délégation n’est ni abdication, ni micro-management. On commence par un suivi régulier de tâches déléguées, puis on joue sur la fréquence du suivi en fonction de la capacité effective du collaborateur sur la tâche. (p60)
  • Il parle de travail standardisé, là encore une pratique du lean. (p69)
  • Tout le chapitre 5 sur les réunions.
  • A lire avec des grosses pincettes : tout le chapitre 6 sur la planification du travail et le management par objectifs
  • Pour lui le rôle du manager est clair : c’est celui de coach de son équipe, comme un coach d’une équipe de sport. Le coach n’est pas sur le terrain à courir après le ballon, il ne prend pas la réussite de son équipe comme un succès personnel,il créé l’esprit de corps,  il critique et encourage pour entretenir l’amélioration de son équipe, individuellement et comme un ensemble. (p171)
  • La responsabilité d’apprendre son métier à un collaborateur est celle de son manageur direct. Il ne peut pas la déléguer. L’échec du collaborateur est également sa responsabilité directe. (p177)
  • La note d’un manageur lors de sa revue annuelle ne peut pas être plus élevée que celle de son organisation. Par définition il n’existe pas de bon manageur dans une mauvaise organisation. (p187)
  • La formation est un processus continu, pas un événement ponctuel. (p224)

Personnellement j’en tire une conclusion directe : je dois au maximum former moi-même mes équipes.

Je vous recommande ce livre si vous cherchez à avoir une vision exhaustive de ce qui se dit en management. Il est incontournable d’un point de vue académique. Mais s’il est ultra précurseur sur tout un tas de pratiques qu’on retrouve dans les méthodes de management modernes, il en propose aussi qui ne sont pas du tout adaptées à nos générations (essayez d’imposer une directive à l’encontre du bon sens à un collaborateur né après 1980, vous aurez sa démission dans les 3 mois). Donc autant s’éviter les pièges et commencer directement par le lean (on en reparle).

High Output Management (Amazon.fr) par Andrew Grove (about).

Revue : The Hard Thing About Hard Things par Ben Horowitz

J’ai profité de la pause entre mes 2 jobs pour diminuer un peu la pile des bouquins à lire qui me narguent à côté de mon bureau. Voici une rapide revue d’un des livres qui y est passé, les autres ici.Couverture The Hard Thing About Hard Things

The Hard Thing About Hard Things (Amazon.fr) par Ben Horowitz (blog|about).

Ben Horowitz est un monsieur avec un parcours semé d’embûches. Pour faire court, il a lancé plusieurs start-up dont une qui a cartonné. Pas de chance pour lui, c’était en 2000, juste avant l’explosion de la bulle internet. Là il a dû gérer la descente aux enfers de sa société, pour miraculeusement arriver à la sauver et la revendre en 2006.

Et ce livre c’est son retour d’expérience sur toutes les choses douloureuses qu’il a du faire pendant son odyssée: licencier des top-managers quand la société va couler, dégrader un copain parce qu’il ne remplit pas la fiche de poste, détecter et résoudre les conflits politiques dans les contextes difficiles, récupérer un top performeur irremplaçable qui part en sucette et se croit tout permis, etc…

Morceaux choisis :

  • Un CEO/PDG doit être transparent, même et surtout quand ça va mal. Sinon pas de confiance, et l’organisation se crispe sur la méfiance et le ressenti. Avec la confiance, pas besoin d’avoir à expliquer, l’organisation est beaucoup plus rapide. (p66)
  • Attention au dicton « toujours remonter une solution avec un problème», cela peut empêcher des collaborateurs de remonter des problèmes quand ils ne trouvent pas de solutions. Et trouver une solution c’est un boulot à 50/50 entre le manageur et le collaborateur. (p67)
  • Tout un chapitre sur la « bonne » manière de licencier en masse. Pardon mais quand un américain donne de meilleurs conseils que ce qu’on voit appliqué en France, c’est dur. (p68)
  • La bonne manière de voir un licenciement, c’est que c’est un échec du manageur, pas du collaborateur licencié. En effet on peut résoudre le problème à : mauvais recrutement, mauvais encadrement ou mauvaise définition du poste. (p74)
  • « Dans les bonnes organisations, les gens peuvent se concentrer sur leur job et avoir confiance dans le fait que s’ils le font bien, de bonnes choses se passeront pour eux et la société. », et il continue : dans une mauvaise organisation, soit on ne sait même pas en quoi consiste vraiment son job, soit on fait un boulot qui ne déclenche aucun retour positif visible pour soi-même ou la société, voir des retours négatifs. (p74)
  • Le levier d’action n°1 pour un manageur est la formation de ses collaborateurs, depuis le top niveau jusqu’au terrain. Un manageur doit lui-même former ses collaborateurs, au moins en partie, que ce soit sur le métier tout en bas de la pyramide, ou sur le management à plus haut niveau. Ben Horowitz reprend là un thème de fond d’Andrew Grove, dont j’ai revu également le bouquin. (p107)

Si c’est une lecture que je recommande vivement pour les manageurs et directeurs de nos sociétés, avec tout un tas de conseils applicables à J+1, je le fais également pour les collaborateurs. En effet cela ouvre les yeux sur la réalité de nos directeurs, qui doivent prendre des décisions douloureuses dans des situations qui n’ont pas vraiment de solutions.

The Hard Thing About Hard Things (Amazon.fr) par Ben Horowitz (blog|about).

Chefs de projet, Managers : la veille technologique, c’est aussi pour vous !

Je pense qu’on sera tous d’accord pour dire que l’industrie du développement logiciel connaît une accélération forte de son rythme d’innovation. Quel que soit le secteur ou la stack technologique, un développeur doit maintenir une veille technologique de plus en plus importante pour rester à jour et profiter de toutes les nouveautés. D’ailleurs ne croyez pas que je vois cela d’un mauvais œil, bien au contraire pour moi c’est très positif, mais ce n’est pas le sujet de cet article.

Le sujet de cet article, c’est qu’il ne faut pas croire que seuls les développeurs doivent se tenir à jour sur l’évolution des outils et techniques de leur profession. Parce que si la technique évolue, les méthodes et processus de travail évoluent tout autant. Agilité, SCRUM, Lean IT, Lean Startup, MVP / MMF, Kanban, Software Craftsmanship, autant dire que ça bouillonne côté gestion de projet / produit / équipe, avec des gains significatifs dans les performances du delivery et dans la satisfaction de toutes les parties prenantes du projet. C’est pour cela qu’à mon sens il est devenu vital pour les chefs de projet de trouver une place dans leur planning pour leur veille technologique.

Bon et là je parle de l’innovation, mais je ne peux pas m’empêcher de rappeler que s’il y a quelques années on arrivait plus ou moins par hasard au poste de chef de projet, aujourd’hui c’est un métier bien défini, avec des tâches élémentaires incontournables : savoir entendre un client/utilisateur sans imposer ses biais cognitifs, abstraire le besoin et modéliser élégamment les processus métier à couvrir par la solution, synthétiser tout ça pour le transmettre de manière efficace et efficiente au reste de l’équipe, déterminer la progression de l’équipe et la rapporter avec transparence à sa hiérarchie. Et que si toutes ces activités de base ne sont pas déjà maîtrisées, c’est le premier sujet à creuser.

Parce qu’entre nous, mettre un costume, passer sa vie en réunion et faire les gros yeux quand le projet n’avance pas tout seul, ça ne suffit plus en 2014 😉

The Office - Wow this is hard

Évidemment c’est le même combat pour les managers. Il se passe énormément de choses en ce moment en psychologie cognitive et en optimisation des organisations (cf les 4 liens de la semaine) et il est pour moi inconcevable de ne pas s’en inspirer dans son job de manageur aujourd’hui. Et évidemment je ne parle pas de déployer Yammer ou de choisir entre Paintball et Karting pour la prochaine sortie de « team-building ». Je parle de l’encadrement d’êtres humains dont la carrière est sous notre responsabilité.

Alors n’oublions pas que quel que soit son rôle dans l’organisation, il est fondamental de maintenir une veille technologique active, à travers la lecture des ouvrages de références, des formations, des conférences, la participation à des groupes d’utilisateurs, ou encore le suivi via Twitter de l’actualité de son domaine.

PS: J’écris cet article la semaine dernière, entre temps je lis The Hard Things About Hard Things, et évidemment ça fait changer mon point de vue sur le sujet – enfin pas qu’il faille entretenir son savoir, mais plutôt qui est responsable de maintenir l’effort dans la durée. On en reparle quand je vous débriefe le bouquin…