Auto-diagnostic du lundi matin

Il fait froid, il fait moche, tout le monde tire la tronche, c’est lundi, c’est le moment de déprime parfait pour se poser la question suivante: suis-je coincé dans un job pervers?

Cet article s’applique avant tout aux relations familiales ou amoureuses, mais il marche aussi très très bien pour sa relation à son travail.

Il décrit les règles suivantes, qui sont celles qui sont appliquées (inconsciemment ou pas) pour mettre en place un système pervers, de ceux qui nous coincent pendant 5 ans, complétement malheureux, jusqu’au jour où l’on se réveille et l’on s’en sort. Ou pas!

  1. Trop occupés pour penser. Si les gens ont le temps de penser à leur situation, ils pourraient réaliser à quel point ils sont malheureux. Il faut donc les surcharger de travail.
  2. Trop fatigués pour réagir. La fatigue tue la concentration, la concentration est nécessaire pour penser clairement. Sans pouvoir penser clairement, pas de sortie. Une bonne manière de faire c’est d’engager le groupe dans des batailles stériles sur des sujets sans importances.
  3. Trop attachés pour partir. Il faut leur faire aimer l’entreprise. Il faut encourager le respect/amour de cette entité immatérielle qu’est la société, il faut cultiver la loyauté à l’extrême envers elle. L’entreprise ne trahit jamais (ce sont les managers qui trahissent), l’entreprise ne ment pas, elle est bonne et attentive, elle nourrit et protège… Pourquoi lui faire du mal? Pourquoi vouloir la quitter?
  4. Récompensés aléatoirement. Surement le meilleur conseil: les récompenses aléatoires sont les plus addictives qu’il soit. Si lorsqu’on pousse un levier vient une récompense, on ne pousse le levier que lorsqu’on a besoin de la récompense. Si le levier ne donne jamais de récompense, on ne le pousse pas. Si le levier n’en produit qu’aléatoirement, alors on le poussera en permanence. Cela créé une sensation de précarité, de manque qui est à la base des relations perverses: « Et si jamais je venais à manquer de récompense et que le levier ne me donnait rien? Je dois le pousser! Encore!« 

Je vous laisse lire l’article pour voir comment appliquer ces 4 règles sans effort. C’est à lire absolument!

Et sinon, comment s’en sortir / comment vérifier qu’on n’impose pas ça à ses collaborateurs sans s’en rendre compte?

  1. Trop occupés pour penser
    1. Réserver du temps libre à ses employés pour qu’ils puissent bosser sur les sujets qu’il souhaitent (à la Google)
    2. Les « forcer » à partir « tôt » tous les jours. Fixer des horaires obligatoires de fin de journée: à 18H00 tout le monde dehors.
    3. Dans tous les cas, casser l’habitude franco-française de la mauvaise conscience sur les horaires. Le « si tout le monde part à 19h30 alors je dois partir aussi à 19h30 sinon ça veut dire que je ne fais rien« . Cette mauvaise habitude mériterait un article à elle seule.
  2. Trop fatigués pour réagir
    1. Encourager la fatigue physique à travers le sport. Faciliter l’accès aux équipements sportifs, tant financièrement (tarifs préférentiels) que pour la logistique (navette) et par la culture d’entreprise (pas de réunion entre midi et 2, c’est l’heure du sport).
    2. Les encourager à bien dormir. Comment? Réserver une journée par semaine pour une arrivée à 10h30 le matin. Grasse matinée obligatoire!
  3. Trop attachés pour partir
    1. La plus délicate. Il faut bien faire comprendre à ses employés, à travers la culture d’entreprise, que l’entreprise n’existe pas par elle même. C’est une histoire qui lie des personnes. L’amour et la loyauté peuvent être portés à des êtres humains, pas à des concepts ni à des constructions légales.
  4. Récompenser de manière intermittente.
    1. Mettre en place un système de rémunération objectif.
    2. Ne jamais donner de primes à ceux qui les réclament. Jamais.

Alors? Déprimés ou rassurés?

3 commentaires sur « Auto-diagnostic du lundi matin »

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