Au revoir 2013, et bonne année 2014 ;)

Voici mon petit débriefing de l’année 2013. J’applique une pratique de l’amélioration continue en rédigeant ma rétrospective annuelle, j’en profite pour en faire un article comme en 2011 et 2010.

Si je ne l’avais pas fait l’année dernière, cette année c’est Charly qui m’a motivé à recommencer l’exercice. N’hésitez pas vous aussi à écrire votre bilan et vos objectifs, ça clarifie les choses et concrétise les volontés (vive le management visuel), et puis vu le temps dehors, autant en profiter…

Je suis obligé de mettre de la neige dans l'article parce que dehors en fait il fait grand ciel bleu...

Donc en 2013 j’ai avancé sur les fonctions suivantes :

–          Management : Animation d’une équipe d’une douzaine de consultants : à eux de dire si j’ai bien fait mon job ! De mon côté je suis super satisfait de la progression de l’équipe. Tout le monde a cravaché dur et ça se sent sur la qualité du delivery (les seuls clients mécontents sont ceux où je suis intervenu directement, c’est pour dire !). Là aussi on a fait de l’amélioration continue, tant en terme de formations/certifications que de gestion de la connaissance. Beau boulot les gens !

–          Développement Business : Toujours des avant-ventes et autres réponses aux appels d’offres, mais également la participation à la création d’une offre verticale (finance/compta) et présentation du produit en résultant à un salon pour les DAF. Aussi cette année un gros travail de rencontre avec les équipes Microsoft. Ça me fait très plaisir de mettre enfin des visages sur des noms bien connus. Et plus globalement la rencontre de nombreux acteurs de l’écosystème, que nous soyons concurrents ou complémentaires, c’est toujours positif d’échanger avec ses pairs.

–          Technologies : Pour obtenir la MCSE j’ai dû retravailler toutes les bases, y compris l’administration de SQL Server. J’avoue y être allé à reculons, et finalement je me suis amusé et j’ai beaucoup appris. Heureusement d’ailleurs, ça m’a permis d’avoir l’air moins bête dans les discussions des MVP SQL Server orientés moteur au MVP Summit… Et sinon : pas mal de Power Pivot / SSAS Tabular et Power View pour notre offre verticale, pas mal de Power Query parce que c’est vraiment un beau produit, du Azure en IaaS parce que c’est facile, et du HDInsight pour finir l’année en beauté !

–          Décisionnel : En mode passif sur la modélisation (quelques cas intéressants cette année mais rien de révolutionnaire), en mode actif sur les cas d’usage, que ce soit le big data ou le self-service. Le marketing s’essouffle enfin sur le big data et on commence à voir apparaître des solutions utilisables (pas complétement sèches non plus) pour résoudre des vrais problèmes à des prix vraiment intéressants. Côté self-service c’est toujours ce travail de recherche autour du positionnement de la BI comme outil d’une conduite du changement plus qu’une fin en soi.

–          Gestion de Projet : Du Kanban, de l’Agile, j’ai bien bossé le sujet tant en veille qu’en pratique, je suis satisfait 😉

–          Fonctionnel : Rien de vraiment neuf en 2013, dommage… Enfin si, mais rien de vraiment différent.

–          Relation Utilisateur / Communication : Pas de révolution non plus. Côté écrit j’essaye toujours d’être le plus minimaliste possible, côté oral j’ai fait 3 sessions cette année dont une table ronde (Carrières aux SQLSaturday) et ça m’éclate toujours autant. Plein de choses à venir de ce côté en 2014, toujours avec le GUSS!

Voilà pour l’année passée. Et pour l’année à venir, je vais l’extrapoler à partir des bouquins qui sont dans la pile «à lire » sur ma table de chevet :

Des livres à lire

–          Peopleware de DeMarco et Lister, après le Mythical Man-Month, l’autre incontournable de la gestion d’équipe informatique

–          Toyota Kata de Mike Rother, une des bibles du Lean

–          The Year Without Pants de Scott Berkun, un de mes blogueurs préférés, gourou de la gestion de projet, qui retourne faire le chef de projet pendant 1 an chez WordPress et raconte l’aventure

–          Naked Statistics de Charles Wheelan, un rafraichissement de ma culture sur les statistiques avant de m’y remettre pour de vrai sur le Machine Learning (via Coursera très certainement)

–          Information Dashboard Design de Stephen Few, parce que je reste convaincu que le design d’un rapport ou d’un tableau de bord contribue de manière drastique à son adoption, et que c’est un sujet trop négligé dans notre milieu

Vous l’avez compris, 2013 a été une année plutôt remplie pour moi, espérons que 2014 le soit tout autant 😉

Le retour des spécifications dans un projet décisionnel lean

Au risque de me faire encore conspuer par nos camarades agilistes militants, je vais vous raconter comment j’ai contribué à la sortie d’un des projets auxquels je participe du mode Agile/Lean. Car oui, je l’avoue, j’ai fait du lobbying pour le retour du cycle en V…

Tout commence par un projet de migration Cognos vers SQL Server, avec une petite équipe de développeurs experts et un client qui fait confiance. Aucun frein à la productivité, les résultats sont immédiats et visibles à travers les premiers états livrés après seulement quelques semaines de travail. Point de vue gestion de projet, l’équipe fonctionne alors en mode cowboy, juste quelques todo lists priorisées, une réunion de suivi hebdomadaire, et tout le monde est bien content.

Les choses s’accélèrent, la migration avance à bon rythme, et le succès rencontré par la production des premiers rapports déclenche la demande de nouveaux rapports. Le client trouve sa place en tant qu’évangéliste de la solution, il identifie des utilisateurs potentiels, vend sa solution en interne et génère encore plus de besoins.

On avance de 6 mois, et… la migration n’est toujours pas terminée. En effet la recette des rapports est décalée en permanence car chaque revue déclenche une flopée d’évolutions. Les nouvelles demandes s’entassent et parfois même disparaissent puisqu’elles ne sont pas suivie d’une manière centralisée (pas de réel backlog) et que la priorité est attribuée aux derniers utilisateurs venus se plaindre dans l’open-space. Il n’y a ni planning, ni suivi du consommé, ni documentation, et même l’architecture technique commence à en souffrir (effet de bord d’une autre décision qui n’est pas le sujet du jour).

Le problème est identifié et c’est à ce moment-là que je rentre en scène. Ma mission est évidemment de remettre de l’ordre dans tout ça. Je reprends donc la longue liste des demandes, je clarifie les items, génère un backlog unique et accroche au mur un beau Kanban tout neuf.

 Dilbert - Méthodes Agiles

Pourquoi un Kanban ?

  • L’équipe fonctionne en livraison continue, sans itération, point positif à conserver
  • On lui reproche un manque de visibilité sur son activité en cours, il faut y remédier
  • Les priorités changent tous les 2 jours, il faut pouvoir s’adapter
  • L’équipe travaille sur trop de sujets à la fois, il faut rationnaliser

On est donc dans le cadre d’application idéal pour cette technique.

Et hasard des réorganisations, c’est justement le moment où un des utilisateurs principaux de la solution, directement en provenance du métier, passe officiellement business owner à temps plein.

S’en suivent 2 mois plutôt positifs, où une fois les process mis en place, le business owner et les utilisateurs constatent une amélioration du delivery en terme de rythme, de réactivité et de visibilité sur l’activité (par ce que oui, un développeur qui ne fait pas de réunion et qui n’envoie pas de mail c’est bien un développeur qui travaille, et pas le contraire). Le reproche éternel de la capacité à s’engager sur des dates est évidemment toujours dans l’air, mais on atteint une visibilité à 3/4 semaines qui à mon sens est la seule période vraiment réaliste.

Et là, c’est le drame…

Devant le regain de productivité de l’équipe, les demandes explosent à nouveau. Les développeurs reçoivent plus de 5 mails par jour des utilisateurs, avec ou sans le business owner en copie. Les règles de gestion évoluent sans cesse, les couleurs dans les rapports aussi, les sources de données changent considérablement, et la mauvaise habitude de donner la priorité au dernier qui a parlé réapparaît. A nouveau l’équipe s’enlise et la satisfaction des utilisateurs sombre.

Pour moi le problème est clair : l’équipe est en sous-capacité. Si nous étions capables de dépiler plus vite les tickets, nous arriverions à retrouver un flux optimal. Mais dans notre cas, même avec l’ajout d’un développeur, la situation persiste. Le delta entre besoin et capacité de production est vraiment trop important. Pas possible d’ajouter plus de ressources, d’un point de vue budget et praticité, nous sommes au maximum.

 Dilbert - Product Owner vs Développeur

Alors j’ai pratiqué ce que je prêche, et j’ai demandé au business owner, qu’on considérera désormais comme un chef de projet MOA, de commencer à écrire des spécifications fonctionnelles. Chaque demande d’évolution doit mettre à jour la spécification correspondante, chaque nouveau besoin doit être pensé et écrit dans le dur.

Mon objectif est clairement d’introduire une contrainte au niveau métier, pour stabiliser la génération des besoins (le rythme est sincèrement démesuré) et ainsi faire basculer au niveau MOA le goulet d’étranglement du flux.

Car à être trop disponible et réactive, l’équipe de développement était devenue une extension du cerveau du business owner, et de certains utilisateurs trop exigeants. Chacune de leurs pensées à demi digérée était rapidement écrite dans un mail et transmise en priorité 1, trop souvent en totale contradiction avec l’info précédante. J’espère que le fait d’avoir à se poser pour penser et écrire concentrera leurs idées et diminuera les changements d’avis. Le travail de réconciliation et d’harmonisation fonctionnelle doit définitivement être réalisé par le business owner, pardon, le chef de projet MOA.

Evidemment c’est une étape temporaire, une astuce qui donnera également à l’équipe le temps de souffler un peu et traiter les vraies priorités. Je compte bien retourner à nouveau dans un mode plus lean une fois l’orage passé. Et je provoque en parlant du retour du cycle en V, puisqu’on conserve bien la livraison continue et le fonctionnement en mode pull. J’impose juste une contrainte de documentation plus lourde côté utilisateur avant d’accepter les activités dans le backlog.

On en reparle dans quelques mois, pour voir si l’expérience porte ses fruits !

PS : Evidemment toute cette histoire se vit dans un contexte d’entreprise plus global, sur fond de guerre politique entre services, de rachat de sociétés et d’avancement de carrière des internes, qui expliquent beaucoup plus mais que je ne peux évidemment pas raconter ici 😉

Retour sur une partie de Kanbanzine, le jeu de découverte du Kanban

Hier soir, jeudi, j’étais chez Octo Technology pour assister à une partie de Kanbanzine.

Mon premier, Octo Technology, est un cabinet de conseil en IT à l’investissement fort dans les écosystèmes du développement et de la gestion de projet. Je leur tire d’ailleurs mon chapeau pour tout ce qui concerne le marketing. Je suis impressionné à la fois sur la qualité des messages et la qualité du design de leurs communications, c’est un bon exemple à suivre pour tous.

Mon second, Kanbanzine, est un jeu de société édité par l’association Métis émergence, dont l’objectif est la diffusion du Kanban en France. Pour faire très court, le Kanban c’est une méthode de gestion de projet appartenant à la mouvance Lean. Ses principaux attributs sont de représenter les tâches et le flux de production de manière visuelle (avec un board et des post-its), de limiter le travail en cours (WIP, « work in progress ») et de fonctionner en pull – plutôt que de pousser les tâches sur un planning, on les tire à l’instant t selon les besoins en cours.

Mon petit Kanban à moi!

Mon petit Kanban à moi! Oui, le « Done » est un peu vide…

Comme vous le savez, j’apprécie beaucoup la philosophie sous-jacente au lean, comme celle de l’agilité par ailleurs, et j’essaye de m’y exposer au maximum à travers plusieurs auteurs et ouvrages dont je vous parle de temps en temps.

Le dernier en date était d’ailleurs Personal Kanban, un bouquin décrivant l’application de ces méthodes à l’organisation personnelle. Vous comprendrez donc que je ne pouvais pas rater cette soirée de découverte du Kanban complet, surtout organisée autour d’un jeu de plateau.

Twilight Imperium

TWI : Un jeu de plateau pour gérer un projet, ou un projet pour gérer un jeu de plateau?

Après une rapide présentation de l’événement par l’organisateur, Cyrille Deruel, puis de l’association et du jeu par Alexis Nicolas et David Littel, nous voilà partis pour une partie de 3h (oui, on est passionné ou on ne l’est pas !). D’ailleurs au-delà de l’apprentissage du Kanban, Kanbanzine est également présenté comme un support de team-building, et plus globalement de découverte de ses équipes et de ses collaborateurs.

Je ne vais pas faire le compte-rendu détaillé de la partie, je vais plutôt vous faire directement mes retours :

  • Points positifs
    • C’est définitivement ludique
    • Le jeu est collaboratif, il est organisé autour d’un facilitateur, sorte de maître du jeu ou chef d’orchestre. Si ce dernier fait bien son job, c’est rythmé et sans temps morts
    • On est exposé aux éléments de base du Kanban de manière assez transparente
    • Le contexte (édition d’un magazine) n’est pas orienté autour du développement logiciel, on peut donc inviter des fonctionnels sans les effrayer
    • Le jeu propose des scénarios qui simulent des incidents, des situations réelles que l’on rencontre souvent dans la vraie vie et pour lesquels on apprend à réagir en adaptant la gestion de projet
    • Il y a suffisamment d’aléatoire pour rendre la partie intéressante, sans non plus risquer de tout perdre sur un jet de dés malheureux
  • Points négatifs
    • Pendant de l’aspect ludique et de la transparence de l’apprentissage : si le facilitateur ne met pas avant les mécaniques du Kanban aux bons moments, on risque de complétement rater le côté apprentissage
    • Si on arrive à comprendre l’intérêt de l’aspect visuel, du flux et du pull par le simple fait de jouer au jeu, on subit la limite du WIP sans comprendre l’intérêt positif de cette contrainte

Globalement je suis donc satisfait de l’expérience, et je trouve que le jeu répond bien à ses objectifs de team building et de découverte du Kanban. Par contre, vous l’aurez compris, ce n’est pas un outil d’apprentissage du Kanban ni de découverte de la philosophie du Lean à proprement parler.

Kanbanzine chez Octo

Un moment douloureux : annonce de la dernière décision de Philippe…

Merci beaucoup aux organisateurs, j’ai passé une soirée amusante en compagnie de gens sympathiques et pointus sur le Lean, l’Agilité et le 6 Sigma.

De mon côté j’ai noté qu’il fallait que je me renseigne sur David Anderson et l’autre jeu de découverte du Kanban. Et maintenant que par ici on maîtrise le décisionnel agile, voir comment on peut intégrer ces nouvelles méthodes d’organisation dans nos projets. On en reparle plus tard 🙂