Via Jason Kottke, cette jolie vidéo qui présente la chaîne d’assemblage de Tesla pour produire le Model S :
Prenez le temps de la regarder, elle est courte et elle vaut vraiment le coup d’œil.
Pour donner un peu de contexte, Tesla Motors est un constructeur automobile américain récent, spécialisé dans les voitures 100% électriques, lancé par Elon Musk, un Nikola Tesla moderne. Comme on le voit dans la vidéo, ils sont au somment niveau innovation.
Et un peu plus tôt, toujours via Kottke, il y a cette vidéo de l’usine d’assemblage NeXT, le constructeur informatique qu’avait lancé Steve Jobs avant de revenir chez Apple.
Ce qu’on peut voir dans ces vidéos, c’est pour une chaîne de fabrication le top en termes d’organisation, de flux de production, d’automatisation, d’intégration logistique, d’amélioration continue… (de lean manufacturing en sorte) qui mènent au top en terme de qualité et de temps de construction (3 jours pour une voiture, combien de temps pour un projet décisionnel?).
Et de là on peut faire le parallèle à notre activité de développement en décisionnel, sur SQL Server ou pas. Chez nous, pas d’usine logicielle, très peu de frameworks – ou qui ne font pas franchement rêver – le tout début de la génération automatique de code (il faut que je m’y mette), surtout des Best Practices transmises via savoir tribal et quelques Design Patterns (SSIS oui, SSAS et SSRS sont bien vides).
Ça c’est sur la conception, mais côté industrialisation on est aussi à la ramasse. Entre autres: un déploiement de toute une solution en un clic c’est encore trop risqué, un build complet ça n’est pas possible et ça ne sert surtout pas à grand chose, et si les tests automatisés fonctionnent bien en SQL OLTP, c’est encore dur de comparer des données en provenance de sources hétérogènes (SQL vs MDX vs DAX, à voir si ça n’est pas en train de changer).
On présente le futur de la BI comme étant un mix de Big Data, de Data Visualisation, d’in-memory, d’analyse prédictive, de stockage verticale ou encore de Cloud. Certes, mais je crois qu’avant cela il faudrait déjà qu’on rejoigne le présent du monde du développement logiciel. Ce serait déjà pas mal.
Deux points positifs cependant : on se rattrape sur les cycles d’amélioration continue : côté plateforme (base de données des bugs, templating, reporting sur l’usage et les performances…) et côté équipe (revue de code, plan de formation, plan de carrière, suivi des objectifs…). Et également avec la verticalisation, à savoir : on construit une fois, le plus proprement possible, et on réutilise sur d’autres projets qui utilisent les mêmes applicatifs sources. Mais ça ne marche que dans les marchés où les progiciels utilisés sont toujours les mêmes (compta d’entreprise, RH, CRM…), marchés qui sont finalement assez rares.
A nous donc d’arrêter de courir après les dernières modes, et de nous concentrer sur ce qui est vraiment important pour la croissance de notre « science » (dit-il tout en préparant un article sur Azure – spoiler : le IaaS c’est trop bien ;)).